On ne pourra plus dire « Modèle en exemplaire unique » puisque c’est le deuxième. Que voulez-vous, j’aime beaucoup cette machine. Je la trouve parfaitement équilibrée.
J’avais fait le châssis moteur du premier modèle avec le moteur Buhler, son support (M.T. Réf. div 52) que j’avais conçu pour lui, les pignons et les roues de la 141 TA Jouef (voir la description plus haut dans cette rubrique). Son fonctionnement donnait satisfaction, mais à présent ce moteur n’existe plus.
La moto-transmission que j’ai faite dernièrement pour le tender de la 230 G 331 (voir la description dans cette rubrique) donnant un très bon résultat, j’ai eu envie de refaire cette 131 TB avec le même système. Les roues de 141 TA Jouef ont un diamètre un peu trop petit, pour mieux respecter l’échelle il faut plutôt des roues de diamètre 16 mm au plan de roulement. J’utilise cette fois des roues Roco (150 X, 150 Z…)
Le châssis est comme à mon habitude en laiton massif, mais les parties avant et arrière sont raboutées à l’aide de vis et trous taraudés, car ce bloc - contenant l’arbre secondaire avec ses roulements, vis sans fin et son pignon d’entraînement – doit être percé en long à la fraiseuse ; ces usinages seraient impossibles si cette pièce était plus longue, les fraises ont une longueur très limitée. Voici donc le récit des opérations de cette construction, toujours à partir de la superstructure du modèle « Hornby-Acho » des années 60, cher à nos cœurs et - il faut le redire – parfaitement bien proportionné et à l’échelle exacte. Les rivets sont un peu gros ? Ben au moins on les voit (parce que sur certains modèles de fabrication récente, hein…)
Ca compte, pour moi, une vie comme ça…
Hommes et machines…Références…Amitié = Motivation.
Y’en a encore qui marchent à ça.
Eric Seibel - octobre à décembre 2020
Le temps des Omnibus », page 232 (Ed. du Cabri). Le paysage du Belmont que j’habite (raconte pas ta vie) est bien bucolique et agréable, il ne lui manque qu’une ligne de chemin de fer…
LES ÉTAPES DE LA CONSTRUCTION PAS À PAS
1 - Le bloc vu de dessus. Ses dimensions sont définies à partir des cotes intérieures du volume disponible dans la superstructure du modèle d’origine. Plutôt que de devoir partir d’un très gros morceau de laiton sur lequel serait perdue une grande quantité de laiton par son usinage, j’ai préféré conserver les lests d’origine dans les caisses à eau, et ajuster un bloc entre eux, donc d’une largeur de 16 mm. Avec l’utilisation d’un moteur de diamètre 13 mm, il reste suffisamment d’épaisseur de part et d’autre.
2 - Une cale d’épaisseur maintient le moteur en bonne position.
3 - Une plaque amovible (2 trous taraudés/2 vis M2) fixe l’ensemble. Elle est moins large, car dans la superstructure elle se trouvera dans l’arrondi (haut du corps cylindrique).
4 - Le bloc vu de dessous. L’avant est à gauche, où l’on distingue dans son logement fraisé le pignon noir engrené sur celui du moteur. Sur l’arbre secondaire sont aussi enfilés au montage les vis sans fin et les roulements aux extrémités. Au milieu des passages d’essieux extrêmes sont fraisés les lumières de passage des pignons d’essieux moteurs.
7 - Avant de le visser, pose d’un bissel avec boîtier d’attelage, afin de pouvoir remorquer un wagon aux essais.
8 - Essais du fonctionnement. N’ayant pas encore installé de palpeurs de courant, une pile de 9 v posée sur un wagon est raccordée aux fils du moteur, par paires de raccords-tulipe pour pouvoir aisément brancher, débrancher, et inverser le sens.
9 - Le bloc-moteur réalisé est emboîté sous la superstructure du modèle.
11 et 12 - Posé sur rails, à la vérification l’axe des tampons se trouve bien à la bonne hauteur.
13 - Mise en forme de la partie avant du châssis, par fraisage d’une section de carré de laiton 12 X 12 mm.
14 - La découpe du passage du bloc-cylindres est faite selon les dimensions de la pièce choisie. La pièce ébauchée est présentée sur le diagramme. La partie arrière sera mise en forme à partir du même carré de laiton 12 X 12.
15 - Ces ajouts seront fixés par des vis M 2, dans des trous taraudés sur le bloc-moteur central. Pour pouvoir plus tard y passer les fils de câblage des LED équipant les fanaux, un trou est percé dès à présent à travers la partie avant.
16 - Après avoir ajusté les différentes hauteurs en se servant de la superstructure comme gabarit, mise en place de la partie avant.
17 - Montage provisoire du bloc-cylindres choisi. Un impératif : l’axe des cylindres (en bas) doit se trouver en alignement horizontal avec celui des essieux accouplés.
18 - Compte-tenu de la présence du roulement à billes à l’avant de l’arbre secondaire de la transmission, l’axe du timon du bissel avant doit se trouver plus en avant qu’à l’habitude. Je choisis un bissel « passe-partout » (M.T. Réf. div 32) dont je raccourci le timon, et reperce un trou de façon que son axe soit tout simplement la tige filetée venant de la boîte à fumée, qui assemblera à la fois le corps cylindrique, le châssis, le bloc-cylindres et le bissel avant.
19 - Même procédé qu’à l’opération N° 13 pour préparer la partie arrière du châssis. En plus des 2 trous de fixation, un autre est percé juste devant sous le bloc central, puis est taraudé pour recevoir une vis-pivot d’articulation du bissel arrière.
22 - Masse adhérente du châssis (sans roues, dessous de châssis et embiellages) : 194 g.
23 - Pour tester l’adhérence et la force de traction, le châssis est emboîté sous la superstructure. Celle-ci, de par la présence des lests en plomb d’origine dans les caisses à eau, a une masse de 100 gr. Donc, le total approche les 300 gr.
Branché à la pile de 9 volts transportée dans le wagon tombereau, l’engin est capable de remorquer et pousser un long convoi de voitures à bogie « EST » de Roco. J’en ajoute jusqu’au début du patinage : alors qu’à 16 voitures ça commence à patiner mais avance encore. Je ne peux plus en ajouter, car l’arrière de la 16ème se trouve à quelques centimètres de la loco !
24 - Confection d’un tablier en tôle de laiton épaisseur 1 mm = rigidité garantie et augmentation de la masse : avec la « devanture » en laiton massif vissée dessus, 42 gr sont ajoutés.
25 - Ce tablier est découpé au centre aux dimensions du bloc-moteur, et est ajusté à la forme de la superstructure sous laquelle il doit s’emboîter parfaitement.
26 et 27 - Le châssis vient se plaquer sous la superstructure en prenant le tablier en sandwich.
28 - La devanture, malgré la cabine fermée, est bien visible de l’extérieur.
29 à 31 - Un billot d’acier ajoutera encore 30 gr dans la boîte à fumée. Il est percé, taraudé à M2 et reçoit une tige filetée qui sera le point d’ancrage à l’avant pour tout l’ensemble. Nul besoin de collage, le cylindre d’acier est introduit depuis l’intérieur et peut se déplacer longitudinalement à la demande.
32 et 33 - Il est temps d’étudier la façon de réaliser les embiellages et réunir les éléments nécessaires. Plusieurs éléments sur les embiellages de distribution me restant d’une 150 C Roco, car pas utilisés, ressemblent beaucoup à ceux de la 131 TB. Je compte réutiliser les crosses de pistons/glissières simples/ pendules/bielles de commande de tiroirs et supports à l’arrière des tiroirs.
34 - Maintenant je déniche une paire de bielles motrices dans mon fourbi, dont l’entr’axe est très proche de ce qu’il me faut. Je positionne la roue au « point mort avant ». Ces bielles motrices sont à peine trop longues d’environ 1 mm, les pendules cogneraient contre l’arrière des cylindres. Mais je ne trouverai pas d’autres bielles motrices plus courtes de seulement 1 mm. Avec des pinces à petits becs, je coude puis contre-coude l’extrémité « petite tête » des bielles, ce qui réduit leur entr’axe. Cela me contraint, en réalisant leur articulation avec les crosses de pistons au moyen d’un rivet, de placer leur petite tête devant la crosse au lieu de derrière. C’est un moindre mal.
35 - La roue est maintenant positionnée au « point mort arrière ». Parfait, les crosses ont leur course libre sur les glissières.
36 - Opération importante : déterminer l’emplacement du support d’embiellages et le fixer. J’utilise le support M.T. Réf. mik 05, dont je tronçonne la partie centrale. J’affine les chapes qui recevront les coulisses, et les soude sous le tablier en laiton.
37 - Pour bien positionner ces supports, j’ai accroché les coulisses, celles de 232 U 1 Jouef, les plus longues existantes. Il faut prendre garde à ce qu’elles ne viennent pas cogner contre le tablier dans leur mouvement d’oscillation.
38 - Sous le tablier, pose d’un injecteur côté droit, formé à partir d’un injecteur M.T. Réf. C 14. Pose de cylindres de freins, préparés à partir de pièces de 141 TA Jouef.
39 - Fixation à la superstructure des marchepieds avant et arrière (M.T. Réf. march 11). A l’arrière, en bas de la soute à charbon, collage d’une plaque d’appui avec écrou soudé au-dessus, pour la fixation arrière du tablier et du châssis.
40 - Le tablier, en s’emboîtant dans la superstructure, viendra s’appuyer contre la plaque arrière. Un trou est percé en face de celui de l’écrou, pour le passage de la vis de fixation. Les 2 autres trous permettront le passage des fils électriques dans la soute à combuts.
41 et 42 - Sur la superstructure, pose de la pompe à air (M.T. Réf. pomp 15), des tampons (M.T. Réf. T 04), des chapelles (M.T. Réf. div 62), de la vanne de souffleur (M.T. Réf. vol 07) et des soupapes (M.T. Réf. soup 09).
43 - Porte de boîte à fumée M.T. Réf. pbf 17, avec volant central M.T. Réf. vol 05.
44 et 45 - Installation de palpeurs de courant pour les roues des 2ème et 3ème essieux accouplés. Fil de bronze phosphoreux passé dans de l’isolant de fil téléphone, lui-même passé dans le trou d’un support en laiton, vissé au châssis.
46 - Les palpeurs des roues du premier essieu accouplé sont directement passés au travers du bloc-cylindres en résine, donc isolant.
47 - Le bloc-cylindres est mis en place. Une goutte de cyano est coulée entre ses parois latérales et le châssis pour renforcer son maintien, ses lames horizontales de fixation étant fragiles.
De part et d’autre, les palpeurs sont soudés sur une ligne électrique (fil téléphone), puis mis en forme sur les roues.
48 - Le châssis vu de dessous, avec ses lignes électriques et ses palpeurs.
49 - Essai avec l’assemblage du tablier. Les fils électriques sont collés (cyano liquide) au châssis mais pas au tablier, garantissant des démontages et remontages faciles.
50 - Pour ménager la place pour le passage de ces fils, j’ai dû légèrement déplacer les cylindres de frein et l’injecteur.
51 - Au cours de l’assemblage définitif du tablier sur le châssis, les fils d’alimentation du moteur sont passés dans les trous prévus dans le tablier (à l’arrière, puis à la base de la devanture), et enfin dans ceux du bloc de moto-transmission, pour aboutir dans le logement du moteur.
52 - Ils sont à présent soudés aux pattes du moteur. A l’arrière, les fils du moteur sont assemblés à ceux des capteurs de courant au moyen de deux paires de raccords-tulipe. Ce branchement démontable permet aussi d’inverser les polarités si nécessaire.
53 - Après avoir « ravalé le mou » des fils du moteur, le tablier peut être rapproché à son emplacement, puis la cale supérieure et le « bouchon » mis en place au-dessus du moteur.
À ce stade, l’ensemble châssis/tablier/devanture a une masse adhérente de 255 grammes. Pour la pesée les bissels ne sont pas montés, car sur un modèle leur masse ne compte pas pour l’adhérence, vous me suivez ?
Je procède à de nouveaux essais sur rails, cette fois pour vérifier l’efficacité des palpeurs de courant.
Je monte ensuite un bissel pour atteler l’engin à un convoi. Sans sa superstructure, déjà « il arrache tout » comme à l’étape N°23.
Ensuite, j’emboîte la superstructure (masse 147 gr) donc nous en sommes à un total de 402 gr de masse adhérente. Heu, pas besoin de pneus d’adhérence, vous en conviendrez. Note pour les clients-amis dont le loisir favori est transformer des modèles de locos vapeur et/ou en construire :
Bon, nous aimons faire des locos qui « roulent lourd », mais la force de traction d’un modèle dépend beaucoup de la chaîne de transmission. Il nous arrive de ne pas parvenir à obtenir une adhérence suffisante, malgré « des tonnes de plomb » que l’on empile au-dessus les essieux moteurs. C’est pourquoi il faut s’inspirer des modèles de fabrication « industrielle » fiables et aux performances reconnues, exemple le fameux « standard Roco ». Sur les modèles de locos vapeur à tender séparé, il vaut mieux faire un tender moteur, et je dirai même commencer par ça ; sur la loco, la mise au point des embiellages ajoutée à celle de la moto-transmission rend les choses plus difficiles.
Evidemment, lorsqu’il s’agit d’une loco-tender, pour y échapper il faut trouver un modèle « industriel » s’en rapprochant le plus, pour utiliser son châssis moteur comme base, chaque fois que c’est possible. Sinon, et cette expérience le prouve, le meilleur fonctionnement est obtenu par une adaptation du système des tenders moteurs à essieux.
Pour revenir à cette construction, il reste quelques détails à poser sur la superstructure avant de passer à la peinture et aux marquages.
54 - Reprise des opérations sur la 131 TB 16.
Comme déjà évoqué aux opérations N° 32 à 35, j’essaie de réutiliser les embiellages de distribution qui me restent d’une 150 C Roco.
Le support derrière le tiroir est comme sur le modèle Roco enfoncé à force dans un trou percé à l’arrière du bloc-cylindres.
La glissière de crosse est aussi enfoncée et collée à la cyano dans un trou percé à l’arrière du cylindre, après avoir coupé la partie support. Les montages et démontages successifs seront ainsi très faciles, puisqu’il n’y aura qu’à engager la crosse par l’arrière sur sa glissière.
55 - Préparation de l’ensemble manivelle/bielle/coulisse. La bielle (entr’axe 16. 50 mm) est récupérée sur une plaque de bielles d’un ancien kit M.T.
Sur la manivelle (M.T. Réf. man 01), l’axe qui habituellement est enfoncé à force dans le tourillon de la bielle motrice n’est pas conservé. A la place, comme les roues Roco sont pourvues d’un insert en laiton taraudé à M 1.4, la manivelle est percée au diamètre 1.30 et fraisée, pour recevoir une vis M 1.4 TF. Dans les têtes des bielles d’accouplement et motrice, cette vis passe dans une entretoise Roco (Réf. 86104).
Coulisse de 232 U 1 Jouef (la plus longue).
56 - L’ensemble monté sur le modèle pour vérifier le fonctionnement, notamment l’amplitude de l’oscillation de la coulisse. Celle-ci est ici accrochée (vis/écrou M 1) comme en réalité derrière son support, mais la bielle motrice cogne dedans. Je prends la décision de l’accrocher ensuite devant le support.
57 - La bielle de commande de tiroir de la 150 C Roco n’est pas à la bonne longueur. Il faut un entr’axe de 18 mm. Donc, préparation d’une pièce au bon entr’axe à base de bielles d’anciens kits M.T., avec deux branche à l’avant pour former une chape autour de celle du pendule Roco.
58 et 59 - Sur la coulisse, l’articulation de cette nouvelle bielle est faite avec un rivet à épaulement (récup’ Jouef), tandis que sur le pendule Roco ce seront de simples sections de fil maillechort dressé Diam. 0. 6 mm, enfoncée à force dans les trous de cette pièce, faite en matière plastique souple mais très résistante.
Fonctionnement impec’ et y’a plus qu’à reproduire symétriquement la même chose pour le côté droit.
60 - Légère modification de l’opération précédente, en raison de mouvements trop violents de l’embiellage de distribution. Je décide d’accrocher la bielle de commande de tiroir sur l’axe d’articulation de la coulisse, derrière celle-ci.
Et puis – étourdi que je suis – j’oubliais la petite biellette de relevage de marche, à accrocher sur la bielle de commande de tiroir, juste devant la coulisse. Je refais donc la bielle, comme aux opérations 57 à 59 mais en utilisant une bielle qui comporte le trou ad’hoc. Faire et défaire…
61 - Le fonctionnement cette fois-ci me satisfait, je prépare et accroche des leviers en fonderie, issus de la Réf. M.T. div 65, que je colle à la cyano sous le tablier.
62 à 64 - Confection d’après photos et pose de la prise de mouvement de l’indicateur-enregistreur de vitesse.
65 - Le fil maillechort de la pièce est ensuite coudé vers le centre de la roue.
Collage à la cyano de gros contrepoids sur les roues accouplées motrices (récup’ sur une plaque de photodéc’ de l’ancien kit de 140 L M.T.)
66 - Pose d’un cadre autour de la fenêtre du mécanicien (prélevé sur la Réf. M.T. encf 06), et de mains courantes autour de l’abri et sur la face arrière (fil maillechort dressé Diam. 0.30).
Après observation de cette photo de la 131 TB 16 réelle, pose de 4 supports de fanaux à l’arrière (M.T. Réf. div 44).
67 - Pose des mains courantes, tringle de commande du régulateur et autres petits détails, toujours en observant les photos de Jean Florin de la TB 16.
68 - A présent, du côté droit est formée la tuyauterie de chauffage vapeur, qui coure sous le bord du tablier. Fil maillechort dressé Diam. 0.50, fixation par des supports de mains courantes moyens (M.T. Réf. div 97).
69 - Sur le côté gauche, même procédé pour cette tuyauterie que pour l’autre.
70 et 71 - Détail des tuyauteries et de la pose du sifflet (M.T. Réf. sif 01) au-dessus de la boîte à feu.
72 - Détails à l’avant côté droit. Au-dessus du volume carré devant le dôme de vapeur, la petite soupape est un sifflet de « biquette » Jouef. Au bord de la porte de b.f., vanne de souffleur M.T. Réf. vol 07.
73 et 74 - Soudure de 3 ensembles de sabots de freins (M.T. Réf. div 60) sous le dessous de châssis, puis de timonerie en fil maillechort dressé Diam. 0.40.
81 et 82 - Grattage de la peinture déposée sur les palpeurs de courant et la table de roulement des roues, puis remontage des essieux et embiellages.
