De temps en temps, certains me posent cette question. Je vais donc vous mettre au parfum. Depuis 2008, mon catalogue présente un nombre important d’accessoires, suffisant pour occuper mon temps de travail. Il faut ajouter tous ceux qui n’y figurent plus faute de place mais sont toujours disponibles, et présentés sur d’autres documents (ces feuilles sont évoquées dans la rubrique « Documents M.T. ») L’histoire de mon entreprise a fait que l’une de ses particularités est de proposer « tout au détail ». Cela signifie que vous n’êtes jamais obligé d’acheter ce dont vous n’avez pas besoin, mais uniquement la pièce qu’il vous faut. Faire des ensembles regroupant tous les accessoires utilisables pour tel ou tel modèle demande du temps supplémentaire pour le conditionnement, temps qui non seulement n’est pas payé mais en plus lorsque l’on propose un ensemble, on « arrondi » traditionnellement l’addition. Le prix de chaque accessoire est calculé en fonction de son coût de fabrication et du temps de préparation supplémentaire lorsqu’il y a lieu (exemple : usinage et ajustement des pièces mécaniques issues de fonderie, comme le support moteur de 141 TA). Un artisan qui « braderait » son travail ne tiendrait pas longtemps. D’autre part, conditionner plusieurs accessoires ensemble pose le problème du stock. Certains sont vendus beaucoup plus que d’autres. Regardez tous les accessoires proposés pour une 141 R. Selon le modèle (que ce soit la Jouef ancienne ou la nouvelle, la TAB ou la Rivarossi), mes clients me commandent quelques pièces (la plupart du temps si c’est pour une TAB, ils me demandent seulement le pignon du moteur), et parfois une longue liste lorsqu’ils reconstruisent une ancienne Jouef. Pour chaque accessoire, je commande à mes fournisseurs la quantité correspondant au plus près possible aux ventes habituelles. Je ne peux en effet me permettre de stocker plus que ce qui sera probablement vendu dans les semaines ou les quelques mois qui suivent. Et encore, je ne vous parlerai pas des fiascos, vous savez les « très bonnes idées » de nouveaux accessoires réclamés par des clients et qui, une fois fabriqués et proposés ne se vendent presque pas. Tout le monde sait que le stock ça coûte cher. Comment un « Auto-entrepreneur » pourrait-il avoir les fonds nécessaires pour tenir un stock important ? Si par exemple il a par ailleurs un autre emploi avec un bon salaire ? Ce n’est pas mon cas. La banque me tolère un découvert de …100 € (oui, cent €uros, c’est pas une blague !) Je n’ai jamais emprunté un centime pour mon entreprise, et pouvez me croire que c’est pas près d’arriver. Je pense que vous commencez à comprendre le casse-tête permanent que représente tout ça. Et même où que l’on soit, en famille et pas au boulot, difficile de ne pas y penser. C’est du gagne-pain qu’il s’agit. Comme le chantait Léo Ferré, « pas moyen de tourner le bouton de cette « radio », on est marron ».
Pour ce qui est des kits de locomotives (voir la rubrique « Historique des modèles M.T. »), j’ai cessé de prendre des commandes en 2008. J’ai fait ce choix à ce moment, observant la nouvelle donne : de nouvelles entreprises françaises se sont crées, qui proposent des modèles de locomotives fabriqués en Corée. Ces modèles sont d’une grande qualité et vendus « prêts à rouler » pas plus cher qu’un modèle monté issu d’un de nos kits.
En espérant vous avoir convaincu du bien fondé de mes décisions et fait accepter ce qui caractérise mon entreprise, je vous demande de ne pas insister si l’envie vous en prenait : MECANIC TRAINS, c’est des accessoires au détail, un point c’est tout. On ne perdra pas de temps, ni vous ni moi.
Eric Seibel, juillet 2011