Tout le monde connaît et apprécie le doux et silencieux fonctionnement des modèles ABJ Electrotren. N’utilisant que très peu mon modèle bleu et blanc époque PLM, j’ai décidé d’utiliser ses bogies pour les adapter sous l’automotrice Z 7100, première de la série « ATLAS », d’un prix dérisoire.
Ma motivation pour bricoler un tel engin ? Au départ, quelques souvenirs personnels lorsque dans les années 60 j’ai voyagé dans ces automotrices qui circulaient entre Laroche et Dijon, Dijon-Chalons-sur-Saône-Lyon et Dijon-Bourg-en-Bresse. Comme dans les autorails « Picasso », j’aimais m’installer sur la banquette avant face à la voie, à côté de la cloison de séparation d’avec la cabine de conduite. Une fois, dans les environs de Blaisy, je l’avoue, une collision d’un oiseau sur le pare-brise juste devant moi m’a foutu une de ces frousse ! Faut dire qu’à 120 km/h l’impact est plutôt violent, croyez-moi.
Je reviens au modèle Atlas. Pour adapter les bogies d’ABJ, j’ai tout simplement tronçonné le châssis Electrotren. Juste derrière le bogie avant (bogie moteur), à l’avant et à l’arrière du bogie arrière (bogie capteur uniquement).
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La section de châssis du bogie « capteur » d’ABJ Electrotren vient s’emboîter « PilPoil » dans le creux de la plaque métallique. Un flanc de bogie Atlas est déjà fixé.
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A l’avant, j’ai supprimé la partie du châssis Atlas (en métal) par sciage, et l’ai remplacée par la section de châssis Electrotren soutenant le bogie moteur. A l’arrière, la section de châssis Electrotren soutenant le bogie capteur vient s’emboîter dans le creux du châssis Atlas en métal, en intercalant une plaque de plasticard de 2 mm d’épaisseur.
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La section de châssis du bogie moteur viendra se loger à la place de celle d’origine Atlas supprimée. Une plaque en carton sera intercalée pour obtenir la bonne hauteur.
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Une vis pourra maintenir cette section de châssis à l’avant (mais c’est facultatif). |
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Le bogie et sa section de châssis vus de dessus. |
Des bogies Atlas d’origine, je n’ai conservé que les flancs, reliés chacun au bogie par deux tenons en fil maillechort (Diamètre 0.6 mm), collés dans les logements en creux rectangulaires, d’ailleurs prévus pour y emboîter les flancs d’ABJ. Restait plus qu’à faire le câblage pour faire fonctionner l’engin.
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Les flancs de bogie d’origine Atlas fixés de part et d’autre du bogie moteur. |
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Les flancs de bogie d’origine Atlas fixés de part et d’autre du bogie capteur. |
Mais avant cette étape finale, je devais préparer la caisse (modifs de peinture, éléments de toiture, phares et traverses de choc), et l’aménagement intérieur (peinture, personnages, éclairage). Ayant choisi de donner l’aspect « début de carrière », donc premières années 60 – encore bien dans l’époque « vapeur », j’ai peint les contours de la toiture du même jaune « autorails » (mixage de jaune et de blanc jusqu’à obtenir la même nuance que le reste de la caisse), puis la surface « plane » de la toiture et le contour du bas de caisse à la bombe aérosol (« Antirouille gris » Julien « Exellence décor »).
J’ai tout viré ce qu’il y avait sur le toit. A la place, j’ai posé :
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deux pantos Sommerfeld type AM 14 (enfin, ce qui s’en rapprochait le plus), des isolateurs, vérins et boîtiers parafoudre d’origine Jouef issus de ma boîte à fourbi.
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des accessoires de mon catalogue MECANIC TRAINS : aérateurs de toiture Réf. div 68, archets de pantos Réf. pto 07, trompes d’avertisseur Réf. div 94
Après ça, j’ai confectionné deux « passerelles » avec du micro-métal déployé (Réf. MT gril 04), que j’ai collées de part et d’autre de la zone des pantos.
Sur les faces d’extrémités, j’ai percé les phares et les trous des tampons (Diam. 2 mm), puis équipé les traverses de choc : tampons Réf. T 20, attelages factices Réf. att 05, demi- accouplements de freins Réf. att 08. Par l’intérieur, j’ai collé des LED blanches ton chaud (Miniatures Passion Réf. HL234BLATC). Après prise de la colle, j’ai posé des cerclages de phares (Réf. MT fan 14). Pour ces collages, afin d’éviter le blanchiment des vitrages et optiques de phares, j’utilise de la résine époxy « porcelaine-verre » (donc absolument incolore).
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Passer le pointeur de la souris sur les différentes pièces des photographies. |
Passons à l’intérieur. Peinture de l’aménagement : jaune « autorail » pour les cloisons, marron pour les banquettes 2ème classe, rouge moucheté de bleu pour celles de 1ère, gris pour le sol. Pose de figurines. Pour l’éclairage des salles voyageurs, confection d’un « plafond » en carton, percé de trous dans l’axe longitudinal qui reçoivent des LED blanches ton chaud (Miniatures Passion Réf. HL184BLATC), toutes soudées sur une ligne électrique (deux sections de fil maillechort ou laiton de 0. 4 mm) collées au-dessus. A l’extrémité côté « bogie capteur » un micro-connecteur (Réf. MT fan 13) permet de relier les phares à une autre ligne électrique (puisque polarité inverse) de façon démontable. Cette autre ligne électrique chemine entre le plafond et le toit jusqu’au-dessus de l’emplacement du bogie moteur. A l’extrémité côté « bogie moteur », la ligne électrique de l’éclairage intérieur se termine elle par une résistance (15 kohms), un condensateur de 1000 microfarads (Miniatures Passion Réf. condo1000-25), et une diode anti-retour. Les fils des LED de « l’avant » (extrémité côté bogie moteur) sont reliés à la ligne de l’éclairage intérieur, par le même moyen –démontable – que pour ceux de l’arrière vu précédemment. Ainsi, l’éclairage de ma Z 7100 fonctionne ainsi : en marche AVANT (côté bogie moteur et pantographes, avec un conducteur aux commandes dans cette cabine), les phares de cette extrémité et l’éclairage intérieur sont allumés, et le restent longtemps grâce au condensateur. En marche ARRIERE, seuls les phares de l’autre extrémité sont allumés.
Le bogie capteur est installé (4 points de colle), ses fils rejoignant l’avant en passant entre l’aménagement intérieur et la plaque métallique « châssis ». Après avoir fait les connexions électriques dans les bonnes polarités, le bogie moteur rejoint sa place, la section arrière du châssis en plastique d’origine étant prise en sandwich entre la plaque métallique et l’aménagement intérieur. Pas besoin d’autre fixation, seule la plaque métallique est retenue à la carotte centrale et à celle de l’arrière descendant de la toiture, par les vis d’origine.
Décrivant ce que j’ai utilisé sur les traverses de choc, vous avez peut-être remarqué que je n’ai pas posé de câblot de chauffage 1500 v ni de boîtier correspondant de l’autre côté. Et bien à mon grand étonnement, il n’y en avait pas sur les engins réels à cette époque du début de carrière, les photos l’attestent.
A ce propos, voici ce que j’ai trouvé comme illustrations dans les livres en ma possession, pour me guider dans mes transformations :
- « Le matériel moteur de la SNCF en 1958 - 2 – locomotives électriques, locomotives Diesels, locotracteurs et autorails » page 188 (éd. La vie du rail)
- « Trains de France aux couleurs d’autrefois » page 112 (éd. Du Cabri)
- « Images de Trains » tome 1 – page 145 (éd. La vie du rail)
- « La traction électrique en France – 1900-2005 » page 61 (éd. La vie du rail)
- « Les électriques en couleurs – 1950-1970 » page 103 (éd. La vie du rail)
- « Ferrovissime » N° 69 – pages 33 et 39 (éd.LR Presse)
Etant en rupture de stock au moment de ces travaux, je n’ai pas pu remplacer les prises « Kéops » sur les faces frontales par des Réf. MT div 86. Je le ferai plus tard… A signaler aussi la prochaine mise sur le marché d’un kit de l’ami Michel Beaud (INTERFER), dans lequel de nouvelles portes rendront plus conformes les côtés de cette automotrice (elles ne devraient pas être en retrait, mais sur le même plan que les côtés de la caisse).
Point de vue fonctionnement, faire circuler ma « Zézette » est un vrai bonheur : douceur, souplesse, silence… Comme une ABJ, quoi !
Eric Seibel – janvier 2017 |