MA PRÉSENTATION

Texte pour le bulletin « Plaque tournante » de la

Fédération Française de Modélisme Ferroviaire (N° 107 – juin 2011)

 

Qui êtes-vous Eric Seibel ?
J’ai 58 ans, je suis marié, j’ai deux enfants.

Comment en être venu à votre activité actuelle ?
« Tombé dedans dès le plus jeune âge » (mon histoire d’enfant du rail est écrite en détails sur le site M.T.), j’ai appris le métier « mécano de la générale » au centre d’apprentissage SNCF de Dijon-Perrigny, promotion 1967-70. Après des formations internes à l’entreprise (monteur-électricien puis électricien sous-stations) et quelques années, je l’ai quittée pour faire : rien, puis musicien intermittent, puis différents boulots : sonorisateur-éclairagiste, livreur de boissons, cueilleur de pommes, auxiliaire d’entretien dans des établissement scolaires, projectionniste, et enfin animateur à la MJC. Ce métier m’a laissé beaucoup de liberté pour m’exprimer, surtout les premières années quand les responsables de l’association ne se prenaient pas pour des chefs d’entreprise. Encouragé par cette bienveillance, je me suis investi particulièrement dans l’organisation de concerts rock, festivals et autres spectacles, la spéléologie, crée l’activité de modélisme ferroviaire en 1985 et l’exposition « Modélisme en Franche-Comté » en 87.

Au local du club ferroviaire de la MJC, un mercredi après-midi du début des années 90. Pendant que Mr Dubois s’occupe de l’initiation des jeunes, nous préparons notre participation à une prochaine expo.

Tous les exposants de l’une des premières éditions de l’exposition « Modélisme en Franche-Comté » à Dole (1988). Le wagon était prêté par la SNCF, et gracieusement acheminé par un industriel de la région sur son ensemble routier porte-wagon.

De là se sont nouées mes relations avec Jean Cuynet, Guy Labbez, et les responsables des autres clubs ferroviaires Francs-comtois.

Rassemblement costumé devant le b.v. de Boujailles lors d’une réunion pour l’A.G.du C.F.F.C.

Guy Labbez et Eric Seibel récompensés devant un public attentif.

La grande réussite de notre « Fête du train » à la saline d’Arc-et-Senans en juin 89, puis notre venue au salon de la maquette l’année suivante sur l’invitation de la FFMF, nous a placés « sur le devant de la scène ». Il s’en est suivi pour Guy et moi-même, une participation régulière aux ateliers de l’espace FFMF au salon. Parallèlement, nous avons décrit nos travaux dans de nombreux articles publiés dans les revues de modélisme, en particulier RMF.

Atelier sur le stand FFMF au salon de la maquette 1993.

Avec le réseau modulaire « gare de Dole », nous avons répondu avec nos clubs aux invitations des organisateurs de plusieurs grandes expos pendant 10 années. Parmi les artisans avec lesquels je me suis lié d’amitié pendant cette période, il a eu Jean-jacques Chat (LMJ), qui m’a appris « le métier » lorsque j’étais avec lui sur son stand au salon deux années consécutives. Je dis : « le métier » aussi bien quand à la qualité de fabrication que de présentation, que les relations avec les partenaires et la clientèle. J’étais donc « mûr » en 2000 lorsque est survenu mon « licenciement économique » pour créer mon entreprise, et c’est ce que j’ai fait sans douter de rien.  

Vos goûts et vos préférences en matière de chemin de fer réel ?
D’abord l’époque. Mon « cheval de bataille » : trois ! Avant tout, les lignes des régions Sud-Est et Méditerranée et les locos vapeur qui y circulaient. « T’as fait Paris-Marseille sur un wagon-citerne », me disaient certains « camarades » apprentis pour me faire enrager, rapport au fait que j’avais un peu les jambes arquées. En bon cow-boy, je suis donc aussi attiré par l’Ouest (ferroviaire). J’y ai de bons amis, ça aide. Enfin, l’univers des chemins de fer à voie étroite m’a toujours intrigué et je m’y intéresse.

Vos goûts et vos préférences en matière de trains miniatures ?
Je triture des modèles de 141 R depuis la nuit des temps et c’est pas près de s’arrêter.

J’ai toujours été « dingue » des R

Pour la bonne raison que je rechercherai toujours par ce biais à faire revivre au plus près les sensations vécues dans mon enfance auprès des vraies. C’est mon graal et il me paraît normal de ne jamais l’atteindre. Collectionner n’a pas d’intérêt pour moi. Un modèle, faut que j’y mette mes pognes. Construire - de toutes pièces ou bien avec des parties de modèles de marques industrielles - des locos vapeur inédites a été ma spécialité jusqu’au début de mon activité artisanale. Maintenant, le temps me manque pour ça. Quand je me demande quel lieu je choisirai de reproduire si un jour je me décide à faire un petit coin de décor (très peu de place dans notre pavillon), l’idée du parc à combustibles s’impose de plus en plus.

Quels sont vos choix techniques, les matériaux, les méthodes que vous utilisez ?
Je n’ai jamais eu envie de monter un modèle en kit, fait presque uniquement de feuilles de métal photo-gravé, où il faut empiler « mille couches » pour obtenir un volume.
Je n’ai jamais eu envie de monter un modèle en kit, tels ceux proposés avant.
Alors, j’ai conçu mes quatre modèles de locos vapeur comme j’ai toujours voulu qu’ils soient : les châssis en métal massif, les tabliers, bielles et leviers en photogravure, les parties volumineuses (corps cylindrique, abri, bloc-cylindres, caisse de tender) moulées en résine, et le reste en fonderie.

Un modèle M.T., c’est du massif !  Préparation de blocs-moteurs pour tenders à bogies de kits MECANIC TRAINS (2005).

C’est mécanic ! Bloc-moteur pour tender 25 A de kit MECANIC TRAINS (2005).

Certains ne jurent que par du « tout métal ». Une fois peint, quelle différence ?
Pour les accessoires, c’est pareil. Qu’est-ce qui est fin, donc fragile, qui dépasse d’un modèle et donc que l’on perd ou se casse lorsqu’il heurte un obstacle ? Tampons, marchepieds, attelages et conduites de freins, sifflets, soupapes, trompes d’avertisseur, tout ça mérite donc d’être remplacé par de solides pièces en fonderie de bronze.

Comment choisissez-vous vos modèles, les accessoires, les projets à développer ?
J’ai toujours pensé et constaté que l’on fait mieux ce que l’on aime le plus. Pas d’effets d’annonce, dire qu’on va « tout faire ». Car comment trouver le temps pour concrétiser ces belles promesses, alors qu’il faut sans cesse préparer, conditionner, expédier, « paperasser » au quotidien avec ce qui est déjà au catalogue, commandé et attendu par les clients ? Alors, je fais ce qui me plaît, comme ça me chante, voilà tout. Je livre vite, j’ai des clients heureux.

Oh ! Je m’suis gouré dans la cote.

Hé, pssst, même si l’âge s’approche, pouvez comptez sur moi pour un bout de temps encore !