Au milieu des années 60, nous étions alors dans la période qu’on appelle maintenant « les 30 glorieuses » ; comme beaucoup, j’étais admiratif devant les véhicules faisant partie de la modernisation de notre pays. La DS Citroën, la Caravelle d’Air France, le camion Berliet Stradair, le paquebot France… Dans tous les domaines les innovations foisonnaient. Côté ferroviaire, dans l’hebdomadaire « La vie du rail » que me passait mon oncle Emile, je découvris un nouvel autorail indissociable de sa remorque. Ses formes étaient plutôt « au carré » et simplistes en comparaison avec les autres appareils plus anciens, mais son allure résolument nouvelle avec ses grands pare-brises « panoramiques » me plaisait. « Nous n’aimons pas assez la joie de voir de belles choses neuves », et lorsqu’on est enfant on ne s’en prive pas. |
LES OPÉRATIONS RÉALISÉES SUR MON EAD JOUEF |
Le traitement et la peinture des belles carrosseries demande un soin particulier et n’est pas mon domaine d’intervention habituel. Je me suis donc limité aux modifications importantes, et me suis sagement abstenu de tenter celles des grilles d’aération sur la caisse de la motrice. Par exemple, il faudrait supprimer, du côté gauche, la partie de grille d’aération du bas, dans la zone peinte en rouge. Mais à la place il faudrait ensuite refaire cette surface avec la continuité des bandes en relief, et là je ne me sens pas capable de parvenir à un résultat satisfaisant, alors : « laisse-béton ».
Pour ces transformations, je me suis inspiré de l’article de Bernard Canet dans « Voies Ferrées » N°80 et 82, de photos dans plusieurs tomes en ma possession des livres de la série « Images de trains », de l’article paru dans « La vie du rail » en 1964 consacré à la sortie des premiers EAD, de « Ferrovissimo » N° 16 et du hors-série « Le Train ». |
LES OPÉRATIONS PAS À PAS |
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3 à 7 - Adaptation du bogie moteur M.T., remplacement des roues. J’ai souhaité n’utiliser que des roues lisses, mais par la suite vous verrez que j’ai dû quand même remplacer celles d’un essieu par des roues munies d’anneau d’adhérence. |
8 et 9 – Préparation des aménagements intérieurs des salles 2ème classe, avec des éléments récupérés dans des voitures voyageurs. Les banquettes doivent être à 3 places d’un côté et 2 de l’autre. |
10 à 17 – « Habillage » du bogie avec des éléments découpés sur celui du modèle d’origine, et pose de palpeurs de courant sur les 4 roues. |
18 à 20 – Préparation du bogie arrière, sur la base de celui en laiton massif de l’ancien kit M.T. pour Picasso, et équipé de timoneries et palpeurs de courant comme le bogie moteur. |
21 – Les fils des palpeurs de courant du bogie arrière passent sous le bloc des banquettes (amovible) et rejoignent ceux du bogie moteur dans le compartiment à bagages. |
22 et 23 – Ajustement du châssis muni du nouvel aménagement intérieur avec la caisse. |
24 et 25 – Préparation des banquettes de 2ème classe, cette fois pour la salle de la remorque, de la même façon que celle de la motrice : découpe de la forme en creux arrondi dans les coins des dossiers. |
26 – Perçage (Diam. 0.5 mm) des trous (profondeur = 3 mm) au milieu du dossier des banquettes : près du bord extérieur en haut, et près du plancher en bas côté intérieur. |
27 et 28 – Confection et pose dans ces trous de ces petites pièces en fil maillechort (Diam. 0.4 mm) pour représenter les tubes qui contournent ces banquettes. |
29 et 30 - Dans la remorque, l’aménagement est composé d’une salle 2ème classe et d’une salle 1ère classe de 24 places comme j’ai choisi (il existait aussi des remorques avec seulement 12 places en 1ère). Les sièges 1ère classe, comme je l’ai fait, peuvent être constitués de ceux d’origine (scier leur plancher, trop d’écart). |
31 à 33 – Réutilisation également de cloisons de séparations et toilettes. Les aménagements sur les parties hautes du châssis y sont collés, ceux situés au-dessus des parties basses y sont emboîtés et restent amovibles. |
34 – Peinture et pose de figurines Preiser. |
35 et 36 – Masquages en vue du passage en peinture rouge. Christophe d’AMF 87 m’a conseillé et fourni ces bandes adhésives, idéales pour ça. |
37 – Il m’a aussi conseillé d’utiliser un emporte-pièces pour la découpe de la bande autour des phares. J’en ai un de diamètre 5 mm qui, après affûtage, m’a bien été utile. |
38 et 39 - Passage en peinture rouge. |
40 et 41 – Le résultat. Ouf, pas trop mal ; une étape importante de franchie pour moi ! |
42 – Mesure et découpe des pare-brises dans du rhodoïd. Après cintrage des côtés, je tente de leur imposer de garder leurs arrondis en les maintenant avec des élastiques (sans grand succès…). |
43 – Pour représenter les renforts verticaux intérieurs, je colle des bandes d’aluminium autocollant. J’abandonne cette méthode, car à l’observation des photos ces renforts apparaissent noirs, la couleur aluminium ne rend pas bien. Je trace simplement des traits à l’intérieur avec un marqueur noir permanent, comme le suggérait Bernard Canet dans son article dans Voies Ferrée. |
44 et 45 – Afin d’obtenir un collage solide avec un minimum de produit, j’utilise cette résine époxy qui prend en 5 minutes (on n’en trouve pas en grandes surfaces, même de bricolage, mais dans les magasins de loisirs créatifs, ex. « Cultura »). |
46 et 47 - Le résultat. Encore une frayeur appartenant au passé ! Le jonc entourant les pare-brises est réalisé avec les contours de la planche d’entourages de fenêtres autocollants, livrée avec les vitrages Apocopa. |
48 à 50 – Collage de LED prolongées d’un « canon » cylindrique de diamètre 1. 8 mm dans les phares. Je choisis de poser des blanches (ton chaud) dans ceux de l’avant de la motrice (là où je mettrai le conducteur), et des rouges dans ceux de l’arrière de la remorque. |
51 et 52 – Fabrication et collage de bandes de carton aux plafonds, équipées de LED (blanc ton chaud) sans « canon » au bout. |
53 – Equipement des faces avant : pose de tampons M.T. Réf. T 10, d’attelages factices Réf. att 05, ½ accouplement de freins Réf. att 02, prise « Kéops » Réf. div 86, supports de fanaux Réf. div 69 et cerclages de phares Réf. fan 14a). |
55 – Pose des cloisons et pupitre dans les cabines, par collage. |
56 et 57 - Préparation des bogies de la remorque, montage. |
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59 – Nouvel essai, c’est insuffisant. Plutôt qu’équiper l’autre essieu de roues « à pneu », ce qui rendrait inopérants les palpeurs de courant du bogie moteur, je colle un lest d’environ 30/40 grammes sur le moteur, centré au droit du 2ème essieu, et l’adhérence devient suffisante. |
60 et 61 – J’avais prévu que dans l’ordre d’assemblage les toitures seraient emboîtées en dernier, et donc placé le raccordement des micro-connecteurs à hauteur des plafonds, ce qui me permettait de mettre les fils en position telle qu’ils ne se voient pas à travers des fenêtres (désormais parfaitement transparentes !) |
62 – J’ai compris pourquoi : au-dessus de certaines fenêtres, les taquets de fermeture venaient buter contre le contour du nouveau vitrage. Que faire ? Décoller ces vitrages, réduire leur bordure supérieure, puis les recoller ? Houlà, plutôt que risquer de tout salir, j’ai préféré diminuer un peu la longueur des taquets. |
63 – Bon, là ça va mieux mais au-dessus des cabines « ça r’bique » quand même. Je décide de coller les toitures à ces endroits, c’est d’ailleurs ce que conseillait Bernard Canet. Pour le branchement des micro-connecteurs avant assemblage, je pose la caisse juste à côté du châssis ; tant pis pour la position des fils… |
67 à 69 – Découpe et collage de rideaux derrière les fenêtres, en papier crépon. Les coupons sont orientés avec leurs micro-plis à la verticale. |
70 et 71 – A l’origine le bon positionnement et le maintien de l’assemblage châssis/caisse était assuré par l’emboîtement des fenêtres. |
72 – Avant l’assemblage, les châssis et les caisses sont placés côte à côte pour brancher les micro-connecteurs d’éclairage (je ne peux plus le faire par au-dessus puisque j’ai collé les toitures). |
73 – Enfin, pose des décalcomanies de numérotation et de classes. |
ACCESSOIRES UTILISÉS |
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