Vous êtes bon bricoleur, mais vous ne vous sentez pas à usiner un châssis, trouver les roues accouplées au bon diamètre, composer et fabriquer entièrement les embiellages ?
Et bien vous avez tout le principal avec un châssis de 141 P Jouef, qui vous simplifiera la tâche. Vous avez peut-être dans vos tiroirs ces modèles anciens, surpassés par les plus récents ; sinon vous pouvez maintenant en trouver d’occasion à prix modique. Dans tous les cas, la méthode décrite ci-dessous ne vous coûtera pas grand-chose. S’agissant d’une machine-tender, si vous souhaitez la rendre fonctionnelle vous pourrez placer une moto-transmission sans trop de difficulté car il y a de la place et les caisses à eau la masqueront.
Mais vous pouvez aussi laisser cette loco sans motorisation dans une vitrine, ou pourquoi pas « en double-traction » avec une 141 TA comme cela a existé en réalité, ou pour « meubler » votre dépôt ou annexe-traction typique de la région Sud-Ouest.
Pas difficile d’adapter le bloc-cylindres, les crosses de pistons et les glissières doubles de la 141 TA sur le châssis de la 141 P ; je vous le décris sur les premières photos ci-dessous. Aucun problème de points durs dans les embiellages puisqu’on utilise telles quelles les bielles d’accouplement et les bielles motrices d’origine du châssis de 141 P. Les embiellages de distribution sont composés avec la partie avant de ceux de la 141 TA. Ensuite il faut remplacer deux bielles, opération pas difficile pour un bon bricoleur qui a toutes sortes de pièces dans son fourbi : celles de commande des coulisses et celles des tiroirs, c’est nécessaire pour que les coulisses se trouvent au bon endroit : dans l’échancrure ménagée en bas des caisses à eau. Vous n’aurez pas à rechercher la longueur qu’il faut pour ces 2 paires de bielles, je l’ai calculée pour vous : celles de commande de coulisses doivent avoir un entr’axe de 26 mm, et celles de commande de tiroirs de 20 mm (bielles récupérées par exemple sur une 150 X Jouef). Pour accrocher les coulisses, on peut comme sur l’exemple décrit, utiliser un support de 141 R. Toutes ces locos Jouef citées pour la provenance de pièces sont bien entendu également les anciens modèles.
Et maintenant place aux étapes de préparation. Vous constatez dans ce texte que je ne propose pas d’accessoires à acheter pour réaliser ce châssis de 141 TB. Votre investissement financier sera donc minime, puis si vous êtes satisfait de votre réalisation vous pourrez alors continuer avec l’adaptation de la chaudière/abri de 141 TA. Vous avez la possibilité de me commander les photogravures, faites pour cette loco et disponibles : tablier et caisses à eau (voir dans la rubrique « autres accessoires locos vapeur »)
Pour ces autres opérations, vous pouvez vous reporter à la rubrique « modèles construits en exemplaire unique », dans laquelle je décris la construction complète d’une 141 TB.
LES ÉTAPES DE PRÉPARATION
1 - Préparer le logement du bloc-cylindres de 141 TA sous le châssis de 141 P.
2 - Couper les parties inutiles à l’avant du châssis.
3 et 4 - Diminuer en haut les traverses du bloc-cylindres de 141 TA, de sorte que celui-ci emboîté par le dessous présente les axes des tiges de PISTONS à la même hauteur que les essieux des roues accouplées.
5 - Pour bien rigidifier et maintenir le bloc-cylindres dans son positionnement, confectionner et poser une plaque de métal dessous.
6 - Couper la partie des glissières doubles qui se crochetaient au châssis de 141 TA.
7 - Pour cette 141 TB, les glissières doubles de 141 TA se trouveront trop éloignées des trous du bloc-cylindres pour être enfilées et collées. Pour y remédier : les percer avec un foret de 0.5 mm Pour parvenir à percer au milieu sans déraper, prendre appui à plat sur le bord de votre tapis « martyr ».
8 - Percer sur une longueur de 5 mm environ. Enfiler et coller à la cyano des tiges de maillechort dressé Diam. 0. 5.
9 - A l’avant des embiellages de distribution de 141 TA, récupérer la tige/crosse de piston en laissant accrochés dessus le pendule, sa petite bielle et la tige de tiroir. Couper le rivet d’articulation de la bielle motrice et de la bielle de commande de tiroir. Faire ensuite l’articulation de la bielle motrice de 141 P sur la crosse avec un rivet approprié.
10 - Sur le bloc-cylindres, agrandir le trou des tiges de pistons à 2 mm.
11 et 12 - Préparer deux sections de tube plastique diamètre 2 mm, dans lesquelles la tige de piston doit coulisser librement : repasser un foret dedans. Si vous souhaitez évoquer les contre-tiges de pistons, ces tubes doivent se prolonger vers l’avant.
13 - Sur le dessous de châssis de 141 P, couper les sabots de frein qui sont à l’arrière des roues du premier essieu accouplé.
14 - Positionner et coller (cyano) les glissières au bloc-cylindres et au châssis
15 - Compléter les embiellages de distribution avec des bielles dont les entr’axes des trous sont donnés plus haut (j’ai tout de même remplacé les manivelles par des pièces M.T. en fonderie laiton, car avec la grosse vis 6 pans d’origine c’est trop moche, je ne la supporte pas).
16 - Pour l’accroche des coulisses, j’ai utilisé une partie du support de 141 R, que j’ai placée à l’envers.
17 - Scier les côtés du foyer et ce qui dépasse au-dessus du châssis, pour pouvoir poser à la bonne hauteur le tablier arrière.
18 - Le châssis est prêt, les bissels de 141 P sont réutilisés tels quels, il suffit de remplacer les roues de celui de l’arrière par les mêmes que celles du bissel avant.
Si vous parvenez à cette étape satisfait de votre travail, à vous de décider maintenant si vous continuez avec le tablier et les caisses à eau M.T…
Support des caisses à eau à l'avant : attention, avec le châssis de 141 P, les cotes de hauteur sont légèrement différentes de celles du support que j'avais préparé pour mon châssis usiné en laiton. Il faut faire ce support comme le croquis ci-dessous
